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notions-clé et questions fréquentes

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Cette page recense les notions-clé et questions qui reviennent fréquemment. N’hésitez pas à commencer votre lecture par ici !

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A

Anticapitaliste

Le mot fait peur à certains, engendre des sourires condescendants chez d’autres, des troisièmes l’assument simplement, les quatrièmes s’inquiètent d’un retour à l’URSS… Le terme est sensible, c’est une certitude.

Si le terme “capitalisme” désigne avant tout un système reposant sur la propriété privée des moyens de production (c’est-à-dire où les moyens de production et d'échange n'appartiennent pas à ceux qui les mettent en œuvre par leur propre travail), et sur une dynamique d’accumulation fondée sur la recherche du profit, que signifie être « anticapitaliste » pour les Rad!cales ?

Il s’agit de réexaminer les modes de production et de consommation, de vouloir sortir du consumérisme et du dogme de la croissance qui épuisent notre planète, de changer les rapports monétaires, marchands et salariaux, d’affirmer que le sens de la vie humaine est beaucoup plus vaste que la visée de l’accumulation. En somme, c’est retrouver notre esprit critique et contestataire d’un système à bout de souffle, renouveler notre capacité imaginative pour créer un autre monde.

Si nous admettons bien volontiers de ne pas avoir la totalité des réponses économiques complexes soulevées par la question d’une transition écologique efficace, nous traçons néanmoins vaillamment notre chemin pour apporter notre énergie collective à ce monde en changement.

citation :
« Comment osez-vous ? Vous avez volé mes rêves et mon enfance avec vos paroles creuses. Je fais pourtant partie de ceux qui ont de la chance. Les gens souffrent, ils meurent. Des écosystèmes entiers s’effondrent, nous sommes au début d’une extinction de masse, et tout ce dont vous parlez, c’est d’argent, et des contes de fées de croissance économique éternelle ? Comment osez-vous ! »
Greta Thunberg (née en 2003)

pour aller plus loin :
C’est quoi être anticapitaliste ?, Le Soir, 20 mai 2019
Le virus dont il faut prononcer le nom : capitalisme patriarcal, Mediapart, 10 mai 2020
Problèmes de la transition, Monde Diplomatique, Frédéric Lordon, 16 mai 2020
Ecologie et capitalisme, France culture, dans la série d’émission “La Révolution Ecologique”, Dominique Rousset et la Fondation Nicolas Hulot : contient notamment des entretiens avec Jean Gadrey et Alain Grandjean
Capitalisme et Changement climatique, France culture, dans Terre à Terre de Ruth Stégassy : Avec Naomi Klein, essayiste et réalisatrice, diplômée de la London School of Economics, autrice de Tout peut changer (Actes Sud)

Arts and Crafts

Ce mouvement apparu en Angleterre au XIXe fut une réaction à l'industrialisation de la production et à la baisse de la qualité des biens matériels. Les précurseurs de ce mouvement, John Ruskin et William Morris, ont été influencés par les Romantiques et l'idéal socialiste apporté par les écrits de Marx. Ils ont, dès lors, fait la promotion de la supériorité des objets, tapisseries, papiers peints etc., faits main, produits localement et de manière vernaculaire. La valeur de ces objets était définie par le plaisir procuré à l'artisan·e qui les fabrique. Les objets se caractérisaient par des formes simples, inspirées par la Nature puis par la mythologie, principalement nordique et gaélique. Avec l'apparition du mouvement, c'est le grand retour des guildes d'artisans et de communautés de production alors disparues depuis le Moyen Âge.

Le but principal de ce mouvement fut de proposer des biens de bonne qualité et bon marché à la classe ouvrière. Malheureusement, la fabrication artisanale étant coûteuse, seules la classe supérieure et la nouvelle classe moyenne purent avoir accès à de tels biens. Ce qui fera dire à Morris en fin de vie : « Ce n'est pas telle ou telle machine tangible d'acier et de laiton dont nous voulons nous débarrasser, mais de la grande et intangible machine de la tyrannie commerciale, qui oppresse nos vies. »

citation :
« L'art est beau quand la main, la tête et le cœur travaillent ensemble. »
John Ruskin (1819 - 1900)

pour aller plus loin :
L'art et l'artisanat, William Morris, éd. Rivages

B

Bauhaus

Le Bauhaus est un mouvement des arts appliqués qui aspire à une collaboration des arts plastiques, de l’industrie et de l’artisanat. Lorsque Walter Gropius fonde l’école du Bauhaus à Weimar en 1919, il aspire à former des technicien·nes qui mêlent les valeurs sociales et plastiques de leur temps. L’apprentissage est pensé sur un dialogue entre artistes, artisan·nes, penseur·euses. L’objectif est d’exprimer les techniques en équilibre avec les qualités et sensibilités humaines du début du XXe siècle. Au delà de leurs créations, le Bauhaus était un système d’éducation expérimental dans lequel l’apprentissage, le faire et la vie n’étaient pas cloisonnés. Il était un exemple de lieu de création qui proposait un imaginaire matériel et social plus qualitatif.

citation :
« Formons donc, une nouvelle corporation d’artisans, sans l’arrogance des classes séparées et par laquelle a été érigée un mur d’orgueil entre artisans et artistes. Nous voulons, concevons et créons ensemble la nouvelle construction de l’avenir, qui embrassera tout en une seule forme : architecture, plastique et peinture, qui s’élèvera par les mains de millions d’ouvriers vers le ciel du futur, comme le symbole cristallin d’une nouvelle foi. »
Walter Gropius (1883 - 1969), extrait du Manifeste du Bauhaus, avril 1919

« Le point fort de cette communauté - peintres et architectes, designers et graphistes, photographes et costumiers... - est d'avoir permis aux différentes opinions de coexister, loin du dogmatisme des avant-gardes du XXe siècle. »
Anne Monnier, conservatrice au musée des Arts décoratifs et co-commissaire de l'exposition consacrée au mouvement

pour aller plus loin :
Le Bauhaus : 100 ans de radicalité dans le design, MOO

C

D

Design & Designers

Par « designers », nous envisageons tous les praticien.nes du design, entendu au sens large, c’est-à-dire les professionnel.les des métiers suivants, cités de manière non exhaustive : scénographe, architecte, graphiste, paysagiste, muséographe, illustrateur.rice, concepteur.rice lumière, concepteur.rice numérique, typographe, créateur.rice textile, designer stratégique, designer de services, artiste et artisan.e, etc.

Si le design prend de multiples formes et s’inscrit dans de nombreux secteurs et spécialités, cette activité repose fondamentalement sur la « mise en forme du sens », c’est-à-dire l’inscription matérielle dans les objets (au sens large) de sens et de valeurs : les designers inscrivent un dessein (un sens, une finalité) dans un dessin (une forme, un dispositif). Au sein d’un projet, les designers synthétisent de multiples dimensions (esthétiques, symboliques, usuelles, scientifiques, techniques, matérielles, sonores, etc.).

Pour cette raison, on dit des designers que leur activité à pour objet de « maintenir ou améliorer l’habitabilité du monde » (Findelli): en tant que concepteur.rices, nous sommes responsables du monde d’aujourd’hui et de demain.

Or, aujourd’hui, « l’habitabilité du monde » contemporain et du monde futur est menacée. Pour les Rad!cales, nous devons agir en tant que designers afin de réinterroger nos pratiques de conception, notre vision du monde et le sens que nous pouvons inscrire dans nos dispositifs.

citation :
« Le design est devenu l’outil le plus puissant avec lequel l’homme forme ses outils et son environnement. »
Victor Papanek (1923-1998)

« Faire du design, ce n’est pas donner forme à un produit plus ou moins stupide pour une industrie plus ou moins luxueuse mais une façon de débattre de la vie. »
Ettore Sottsass (1917-2007)

« Je crois vraiment qu’il est temps, pour nous tous qui nous appelons designers, d’opposer au primitivisme et à la barbarie de la culture industrielle une nouvelle dignité, une conscience plus aigüe de la valeur de l’existence, une vision claire d’aspiration au calme, au bonheur, au jeu et au plaisir que poursuit l’humanité. »
Ettore Sottsass (1917-2007), Lettre aux designers, 1990

pour aller plus loin :
Définition de « design » par Wikipédia
« Un designer est un professionnel qui conçoit un produit en harmonisant les critères esthétiques et fonctionnels de celui-ci. Le designer peut être spécialisé (design d'espace, design de produits, design graphique, etc.) ou pluridisciplinaire (design signalétique, design de services, etc.). Il travaille souvent en collaboration avec des spécialistes d'autres disciplines, pour analyser et résoudre les problèmes soulevés par un projet. »

Qu’est-ce que le design ?, définition de l’Alliance Française du Design, syndicat professionnel des designers
« Un designer [...] est un praticien du design. C’est un professionnel qui possède un haut degré de formation artistique et technique, voire scientifique, ainsi qu’une éthique professionnelle. Il dessine à dessein avec une capacité d’analyse et de conseil auprès de ses commanditaires [...] Il est capable d’empathie, d’approche sensible, intuitive et créative pour aborder les sujets. Il a le sens de l’esthétique, des formes et des signes, des couleurs et de la lumière, des sons, des matières et des matériaux, de l’ergonomie et de la lisibilité, et de leur interaction. »

E

F

Féministe

Le féminisme désigne le mouvement qui défend l’égalité des droits entre les genres et lutte contre les oppressions que subissent les femmes.

Aujourd'hui, notre système est fondé sur la domination masculine et l’exploitation des femmes. Dans la culture du patriarcat, les femmes sont les premières victimes des inégalités de genre et du changement climatique.

Ces rapports de domination et d’écrasement sont source de souffrance pour les femmes comme pour les hommes. Nous appelons à leur dépassement pour faire naître une égalité radicale.

citation :
« Simple, forte, aimant l'art et l'idéal, brave et libre aussi, la femme de demain ne voudra ni dominer, ni être dominée. »
Louise Michel (1830-1905)

« Femme, réveille-toi ; le tocsin de la raison se fait entendre dans tout l'univers. »
Olympe de Gouges (1748-1793)

pour aller plus loin :
Françoise d’Eaubonne, pionnière de l’écoféminisme et adepte du sabotage, Reporterre, Lorène Lavocat, 10 octobre 2019

Avec l'écoféminisme, l'avenir des femmes et de la planète n'a jamais été aussi lié, Huffington Post, Marine Le Breton, 28/09/2019

Les femmes sont des actrices essentielles dans la lutte contre le changement climatique. Elles en sont cependant aussi les premières victimes., Ministère des Affaires étrangères, 2020

PNUE : les femmes sont plus exposées aux catastrophes climatiques, selon un rapport de l'ONU, 2011 (en anglais)

Collectif féministes révolutionnaires

Collectif Nous Toutes

Feminists in the City

Écologie, où sont les femmes ?, Télérama, Weronika Zarachowicz, 28/06/17

G

H

I

J

K

L

M

N

O

P

Q

R

Radical

Pour introduire la pensée sur la question de la radicalité, voici une citation de la philosophe Marie José Mondzain (Confiscation, 2017) :« Ne faut-il pas rendre au terme "radicalité" sa beauté virulente et son énergie politique ? Tout est fait aujourd’hui pour identifier la radicalité aux gestes les plus meurtriers et aux opinions les plus asservies. La voici réduite à ne désigner que les convictions doctrinales et les stratégies d’endoctrinement. La radicalité, au contraire, fait appel au courage des ruptures constructives et à l’imagination la plus créatrice. La véritable urgence est bien pour nous celle du combat contre la confiscation des mots, celle des images, et du temps. »

Pour le collectif, la position de la radicalité invite à : - revenir à la racine, à l’essence. - affirmer une détermination nette, celle d’aller jusqu'au bout. - choisir une voie absolue, qui n’accepte pas d’exception ou d’atténuation à ses valeurs fondamentales.

Il s’agit de signifier que le respect du vivant est un principe non négociable. Dès lors, toute conception se doit de respecter cet impératif.

À la question citoyenne qui revient en boucle : « que peut-on faire ? », les Rad!cales répondent en proposant des alternatives d’envergure, crédibles, qui donnent confiance et espoir.

pour aller plus loin :
Le monde d’après sera un champ de bataille (...) Éviter l’aggravation de la crise écologique suppose la radicalité, Reporterre, Hervé Kempf, 12 mai 2020

Comment réhabiliter la radicalité ?, Marie-José Mondzain, France culture, 2017

Radicaux italiens

Les radicaux italiens regroupent, à partir des années 1960, différents mouvements d’architecture et de design. Ils constatent l’avènement d’une société néo-capitaliste malgré les promesses du mouvement moderne. Les radicaux proposent que ces disciplines affirment leur rôle idéologique et philosophique, avant celui de production comme fin en soi. C’est un mouvement d’opposition au barbarisme et au primitivisme de la culture industrielle, au culte du bon goût, à l'acculturation des peuples colonisés et principalement à l’asservissement du design et de l’architecture à la machine capitaliste. Ils ont proposé des projets d’architectures utopiques qui nous invitent à penser notre rapport à l’urbanisme et à la ville, mais également des expositions de rupture comme celle du mouvement Memphis à Milan en 1981. C’est un ensemble de groupes qui, sur un vingtaine d’années, ont cherché avant tout à ouvrir les possibles dans les champs du design et de l’architecture.

pour aller plus loin :
— L’Architecture Radicale, Germano Celant, 1972

— Radicales Notes, publiées dans Casabella entre 1972 et 1976, Andrea Branzi

— Design, l’anthologie, Alexandra Midal, 2015

— Lettre aux designers, Ettore Sottsass, 1990

Design Radical, Wikipédia

S

T

U

Urgence climatique et sociale

Ça fait 50 ans qu’on nous parle d’urgence… Est-ce une exagération de quelques hurluberlus radicaux ou notre monde aurait-il un drôle de rapport aux priorités ? De quels enjeux parle-t-on ?

Rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) 2018, Résumé à l’intention des décideurs

Et le résumé pour les enseignants

Rapport Oxfam sur les inégalités mondiales, janvier 2020, « Les 1 % les plus riches possèdent plus de deux fois les richesses de 6,9 milliards de personnes »

La situation en quelques nouveaux chiffres-clés :

  • Les richesses des 1 % les plus riches de la planète correspondent à plus de deux fois la richesse de 90 % de la population (6,9 milliards de personnes).
  • Les milliardaires du monde entier, c’est-à-dire seulement 2 153 personnes, possèdent plus de richesses que 4,6 milliards de personnes, soit 60 % de la population mondiale.
  • En France, 7 milliardaires possèdent plus que les 30 % les plus pauvres et les 10% les plus riches possèdent 50 % des richesses.
  • Si quelqu’un avait pu économiser l’équivalent de 8 000 euros par jour depuis la prise de la Bastille (14 juillet 1789), il n’arriverait aujourd’hui qu’à 1 % de la fortune de Bernard Arnault.
  • Dans le monde, les hommes détiennent 50 % de richesses en plus que les femmes.
  • Les femmes assurent plus des 3/4 du travail domestique non rémunéré et comptent pour 2/3 des travailleurs dans le secteur du soin.
  • Les 2/3 des milliardaires tirent leur richesse d’une situation d’héritage, de monopole ou de népotisme
  • V

    W

    X

    Y

    Z